mardi 7 mars 2017

Aqueduc Romain de Barbegal

Le génie romain est partout présent dans le sud de la France,  ses vestiges sont plus ou moins bien conservés, les traces d'aqueducs sont nombreuses, le plus célèbre et le mieux préservé étant sans aucun doute le pont du Gard. Plus rares sont les vestiges des moulins qui justifiaient la présence des aqueducs.



L'aqueduc romain de Barbegal a la particularité d'avoir permis de découvrir une meunerie romaine industrielle.



Les fouilles de son émissaire oriental et celles du bassin amont du vallon des Arcs ont montré que ce complexe a été construit au début du IIe siècle et a fonctionné jusqu'au début du IIIe siècle. Le propriétaire en était probablement celui de la villa romaine proche de la Mérindole. D'après Fernand Benoit, qui pensait que ces moulins dataient de la fin de l'Antiquité, ce complexe aurait été réalisé par l'ingénieur gallo-romain Q. Candidius Benignus qui appartenait au corps des charpentiers d'Arles

 

Le débit de l'aqueduc a été estimé entre 240 et 1000 litres par seconde. Le dénivelé exploité par les moulins serait de 18 mètres. La puissance maximale brute de l'aménagement devait être de l'ordre de 50 kW. L'installation étant divisée en deux séries de 8 moulins, la puissance brute de chacun devait être de l'ordre de 3000 watts.


Il est toujours incroyable de se retrouver face à des vestiges de presque 2 000 ans, les Romains avaient une technique telle que leurs constructions ont défiées les ans. On reconnait facilement leurs bâtiments avec les pierres utilisées, en effet, celles-ci sont standardisées. Partout dans leur empire leurs dimensions sont identiques.



L'aqueduc est certes morcelé, mais certaines parties sont remarquablement bien conservées, jusqu'aux enduits d'étanchéité aux teintes rouges, mélange de chaux et de briques.


L'aqueduc traverse la plaine, au milieu des champs, ici d'oliviers, pour rejoindre une colline de calcaire blanc.


Au niveau de la colline, les Romains ont entaillé le rocher pour y creuser une conduite forcée jusqu'à l'opposé de la montagne et ainsi créer une chute d'eau artificielle.




Le travail d'ingénierie est remarquable, devant nous le tracé de l'aqueduc est parfaitement rectiligne, il faut maitriser parfaitement les lois de l'hydraulique pour acheminer ainsi sur des kilomètres suffisamment d'eau. Les contraintes de déclivités sont immenses. 




Sur ces images l'on se rend bien compte de la standardisation des pierres de construction utilisées par les Romains.


Le musée de l'Arles antique propose une très belle reproduction de la meunerie industrielle de Barbegal, le moyen de visualiser l'extraordinaire génie romain et leur totale maitrise de l'énergie hydraulique.





Si le site est remarquable et sa visite obligatoire pour ceux qui découvrent la Provence, certaines contraintes existent néanmoins, chose incroyable, aucun stationnement n'a été prévu ! C'est donc au bord de la minuscule route qu'il faudra trouver une des rares places de stationnement. Pour le reste, aucune contrainte, ni difficulté, pensez seulement à contenir vos enfants, car ce site reste fragile. Monter sur des murs romains de 2 000 ans apparait comme un sacrilège et condamnerait le site à disparaitre ou devenir inaccessible derrière des grilles !

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