dimanche 28 avril 2013

Gaz de schiste ce n'est pas fini, restons sur nos gardes !

Alors que les difficultés sociales occupent les esprits de chacun, les lobbyistes,  et les représentants des entreprises, MEDEF en tête tentent une nouvelle fois de faire le forcing sur l'exploitation des gaz de schiste en France.


Pendant que les représentants du peuple feignent de se déchirer sur des projets de loi qui au final ne font que donner l'égalité devant la loi à tous les citoyens de notre pays, ce qui me paraît être la base d'une démocratie qui se veut moderne, des régressions plus pervers et des manipulations criminelles se mettent en oeuvre. Discrètement, le droit du travail est raboté au détriment évidemment des travailleurs, plus subtilement les groupes de pression relance le fantasme des gaz de schiste.



Mais dans leurs discours aucune référence objective au laboratoire grandeur réelle État Unien, aux pollutions des nappes aquifères de nombreux états américains, à la détresse des populations victimes de maladies liées directement à cette industrie. Encore moins de référence à la réalité financière de l'exploitation du gaz de schiste, qui s'avère être un gouffre.

Quelques informations à ce sujet :
"Alors que l’exploitation des gaz de schiste est présentée en France comme une solution à la « crise », les industriels ayant investi aux Etats-Unis reconnaissent avoir surévalué les bénéfices attendus.Depuis des mois, les collectifs anti gaz et huiles de schiste disent que l’exploitation des gaz non conventionnels aux USA n’apportera pas un miracle économique mais prépare une catastrophe financière.

PRIX DE REVIENT BIEN SUPERIEUR AU PRIX DE VENTEL’augmentation de production a provoqué aux USA un effondrement du prix du gaz, qui est passé de 8,4 USD/MBtu en 2008 à environ 3 USD/MBtu en avril 2012. Les prix de revient seraient entre 7 et 9 USD/MBtu. Cherchez l’erreur !
Dés 2011, le New York Times a dénoncé une "bulle spéculative" : en annonçant des ressources considérables, et donc des espoirs de gains en proportion, les pétroliers ont attiré les investisseurs qui ont massivement financé leurs entreprises. Et ces entreprises doivent maintenant continuer à rechercher et à exploiter le gaz de schiste pour conserver la confiance de leurs actionnaires et éviter l’effondrement boursier, même si cette activité est « intrinsèquement non rentable » selon un analyste financier qui conclut que « les investisseurs risquent de perdre leur argent et les consommateurs de payer le prix fort ». La volonté d’expansion mondiale de cette activité qui après les USA et le Canada, touche aujourd’hui l’Europe, l’Afrique et l’Asie apparaît alors comme une gigantesque fuite en avant dont la chute finale sera infiniment plus dramatique que celle des "subprimes"."
LES GAZ DE SCHISTE NE SONT PLUS RENTABLES APRES DIX ANS D’EXPLOITATION AUX ETATS-UNIS
M. de Margerie, PDG de Total, annonce aujourd’hui que son groupe « met la pédale douce en matière de gaz de schiste » à cause d’une rentabilité insuffisante. Au 4ème trimestre 2012, les sociétés pétrolières BHP Billiton (n°1 mondial du secteur minier), BP, Royal Dutch Shell et Encana ont procédés à des dépréciations de leurs actifs en gaz de schiste de plusieurs milliards de dollars. Elles reconnaissent ainsi qu’elles avaient surévalué les bénéfices attendus, ou plutôt sous-évalué les pertes. M. Tillerson, PDG d’ExxonMobil, déclarait en juin 2012 « nous perdons notre chemise sur le gaz naturel aux USA ». Qui sera le premier à tomber ? Peut-être Chesapeake Energy qui cherche 22 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2013 selon l’AGEFI ?
Et certains en France voudraient que nous nous engouffrions dans cette gigantesque "pyramide de Ponzi" ! Veulent-ils donc risquer en même temps la qualité de notre environnement et la stabilité, déjà précaire, de notre économie ? Plus que jamais nous demandons la mise hors d’état de nuire des entreprises pétrolières irresponsables en interdisant tout nouveau forage d’hydrocarbure profond en France et partout ailleurs dans le monde."

Je vous conseille un très bon article sur le même sujet, en voici un extrait :
"Le géologue Arthur Berman, qui a travaillé pour Amoco (société pétrolière de Chicago, l’ex-Standard Oil) pendant 25 ans, a analysé trois domaines historiques : Barnett, Fayetteville et Haynesville ; il dévoile l’hyperinflation que connaissent les EUR, et que l’on cache aux investisseurs éblouis à souhait par les banquiers, et qui ne connaissent rien aux subtilités du gaz de schiste."

Aujourd’hui, on constate un emballement médiatique et des professionnels des énergies fossiles sur le sujet, pour des investissements dont la rationalité, hors bulle spéculative, n’est pas démontrée. C’est en tout cas ce que notent par exemple l’Oxford institute for Environnemental Studies ou le Parlement Européen, dans deux travaux différents. Et que relèvent de nombreux experts américains, dont le Pr. Robert Bell, dans le New York Times et divers papiers scientifiques. A tel point que les sociétés d’assurance font comprendre à leurs clients qu’elles vont cesser d’assurer leurs activités sur les gaz de schiste, et les majors (Exxon notamment, dont le PDG disait « we’re losing our shirt » ) sont en train de dire que les gaz de schiste ne sont pas rentables en Europe.
Pourtant les scientifiques, les populations tirent la sonnette d'alarme, certains politiques semblent entendre, mais jusqu'à quel point vont-ils rester sourds aux pétrodollars ? Et combien de temps ? Peut-être que le projet de loi sur la transparence financière personnelle des politiques, des élus et des hauts fonctionnaires va aider à avoir une vision impartiale, objective, et surtout dans l'intérêt des citoyens sur le dossier des gaz de schistes.

Deux films nous rappellent la réalité de cette industrie et de ses dérives, un film hollywoodien pour commencer, Promised land de Gus Van Sant actuellement en salle.



Le second étant la suite du documentaire Gasland de Josh Fox attendu cet été sur les écrans, il traitera cette fois de l'argent des gaz de schiste et de la corruption des élus liés à cette exploitation très polluante au détriment des populations et de la santé publique. Il reviendra sur les conséquences de l'exploitation des gaz de schiste, faisant appel à Tony Ingrafea de l'université de Cornell, il montrera comment les forages pour l'extraction de gaz en grande profondeur fuient. Le méthane qui s'échappe est toxique pour les êtres vivants et contribue grandement au réchauffement climatique. Il reviendra sur le scandale sanitaire et l'inaction des états pour protéger leurs populations, privilégiant les intérêts financiers à court terme.


En attendant cette suite très attendue, voici un petit documentaire de Josh Fox sur le gaz de schiste toujours, "le ciel est rose". Vous pouvez activer les sous-titres français si ceux-ci ne sont pas affichés, pour cela utilisez le premier icône à droite de la durée du documentaire.



Et pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, vous trouverez ici le documentaire référence.




Et si cela ne suffit pas à réactiver nos consciences, reportez-vous à l'article du monde :

"Le 6 novembre 2011, un séisme de magnitude 5,7 frappait la petite ville de Prague, dans l'Oklahoma (Etats-Unis). Le tremblement de terre détruisit une quinzaine d'habitations, fit deux blessés et tordit le ruban d'asphalte d'une quatre-voies. Précédé d'un événement classé au cinquième niveau de l'échelle de Richter et suivi d'environ un millier de répliques de faible intensité, il fut ressenti dans 17 Etats américains. Apparemment sans grand intérêt - ni par son ampleur ni par les dégâts occasionnés -, le séisme de Prague a pourtant un statut un peu particulier. Il a toutes les chances d'avoir été le plus fort sursaut de la croûte terrestre provoqué jusqu'ici, sur le sol américain, par des activités humaines.
Dans une étude publiée mardi 26 mars par la revue GeologyKatie Keranen(université de l'Oklahoma) et ses coauteurs de l'université Columbia à New Yorkont analysé la séquence d'événements ayant précédé et suivi le séisme. Les auteurs concluent à un lien causal entre l'injection de fluides de fracturation usés dans le sous-sol et la survenue du tremblement de terre. Non loin de Prague, un ancien gisement pétrolier, désormais épuisé, est en effet utilisé depuis plusieurs années comme site d'injection d'eaux souillées issues d'opérations de fracturation hydraulique – la technique d'exploitation du gaz de schiste.
C'est la surpression induite dans la faille dite "de Wilzetta" qui a provoqué la cascade d'événements sismiques. Les géologues notent que la quantité d'eaux usées injectée était faible. Mais la pratique, qui dure depuis plusieurs années, a suffi à déséquilibrer le sous-sol. Ils notent également que "les opérations d'injection se poursuivent et que des tremblements de terre de magnitudes supérieures à 3 continuent de se produire".

ELÉMENTS RADIOACTIFS
La situation en Oklahoma n'est pas isolée. La récente ruée vers les gaz et huiles de schiste produit des quantités importantes d'eaux usées dont il faut bien se débarrasser. Une bonne part du fluide de fracturation (mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques) utilisé pour fissurer la roche-réservoir, loin sous la surface, est en effet régurgitée par les puits, après la fracturation de la roche. Ces eaux usées, inutilisables, chargées d'adjuvants chimiques, de métaux lourds ou d'éléments radioactifs présents dans la roche-mère, sont souvent réinjectées dans des vieux puits.
 En 2012, au congrès annuel de la Société géologique américaine, l'US Geological Survey (USGS) a présenté des travaux montrant qu'en Oklahoma le nombre annuel de séismes de magnitude supérieure à 3 a été multiplié par 20 entre 2009 et 2011, par rapport au demi-siècle précédent. Selon l'USGS, l'Arkansas, le Texas, l'Ohio et le Colorado, où se déroulent des opérations d'injection ou de fracturation, connaissent une situation comparable."


Alors restons prêt à réactiver nos réseaux et montrons que nous pouvons nous mobiliser rapidement et en masse et de manière bien plus utile et pour l'intérêt de tous pour défendre le droit à chacun de vivre dans un environnement sein et pérenne pour les générations futures. 

Ils détruisent les emplois, détruisent nos acquis sociaux, ne les laissons pas détruire notre planète, notre terre, notre pays, notre eau !

Les pétroliers ne joueront pas avec nos vies, ils ne pollueront pas notre eau en spéculant sur nos vies et celles de nos enfants !


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